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Milos Raonic a fait oublier les déboires des jeunes joueurs canadiens à Melbourne

Dernière mise à jour : 2 févr. 2020

Le premier tournoi du Grand Chelem de la saison tire à sa fin et les performances canadiennes à ces Internationaux d'Australie ont certainement laissé plusieurs partisans sur leur appétit.


Ce constat s'est amorcé dès le tournoi de qualifications alors que Peter Polansky s'est incliné d'entrée de jeu en seulement 54 minutes devant le Français Alexandre Muller. Puis, au deuxième tour, Brayden Schnur et Steven Diez, tous deux têtes de séries, se sont inclinés en deux manches consécutives de 6-7(3), 3-6 et 4-6, 5-7, respectivement contre le Belge Kimmer Coppejans (158e) et le Japonais Hiroki Moriya (212e).


Après avoir eu toutes les difficultés du monde à disposer de la Chinoise Xiaodi You au premier tour dans des conditions atmosphériques exécrables, Eugenie Bouchard a ensuite aisément indiqué la porte de sortie à l'Australienne Maddison Inglis (130e) en deux manches de 6-3 et 6-1. Cependant, elle a offert une performance décévante au dernier tour, s'inclinant 4-6, 3-6 devant l'Italienne Martina Trevisan, 154e au classement mondial. La situation ne s'est pas améliorée pour la Québécoise alors qu'elle a baissée pavillon devant l'Américaine Alexa Glatch, 299e sur l'échiquier mondial, par le pointage de 1-6, 2-6 au premier tour du tournoi de Newport Beach, en Californie, lundi.


Heureusement pour les partisans canadiens, la jeune Leylah Annie Fernandez, 17 ans seulement, s'est qualifiée pour le tableau principal grâce à des victoires en deux manches consécutives aux dépens de Patricia Maria Tig (108e), Mayo Hibi (172e) et Danielle Lao (200e). Elle a également obtenu un tirage favorable dans le tableau de 128 joueuses alors qu'elle a hérité de l'Américaine Lauren Davis, 62e au classement mondial. Après un début de match encourageant, alors que les protagonistes étaient à égalité 4 à 4 en première manche, la droitière de 26 ans a remporté huit des dix jeux suivants pour filer vers une victoire de 6-4, 6-2.

Forfait de Bianca Andreescu, sorties rapides pour Shapovalov, Auger-Aliassime et Pospisil


Alors que plusieurs attendaient impatiemment le retour au jeu de Bianca Andreescu après une année 2019 exceptionnelle, la jeune sensation canadienne n'a toujours pas disputé un seul match en cette nouvelle année après s'être retirée du tournoi d'Auckland et avoir déclaré forfait pour les Internationaux d'Australie le 11 janvier, soi cinq jours avant le tirage au sort du tableau principal. Elle devrait cependant effectuer son retour au jeu dans quelques jours alors qu'elle fait partie de l'alignement du Canada en vue du barrage de la Coupe Fed, disputé en Suisse les 7 et 8 février prochains.

Cependant, la route a été très courte pour trois des quatre canadiens en lice au sein du tableau principal chez les hommes. Commençons par Denis Shapovalov. Victorieux à Stockholm et finaliste à Paris-Bercy dans les dernières semaines de la dernière saison, il avait amorcé sa saison en force à la Coupe ATP avec des victoires contre Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas, avant de livrer une chaude lutte à Novak Djokovic en quarts de finale. Après une défaite rapide contre Ugo Humbert à Auckland, suite à une victoire contre son compatriote Vasek Pospisil, Shapovalov devait se mesurer au Hongrois Marton Fucsovics d'entrée de jeu.


Il semblerait, qu'au moment du match, Shapo était affecté par un virus, mais cela ne peut expliquer à lui seul sa performance atroce. 48 heures avant son entrée en scène, le jeune gaucher a été très critique envers l'ITF et les organisateurs du tournoi, déplorant leur mauvaise gestion de la tragédie environnementale qui frappe l'Australie.

Ces commentaires ont probablement eu un impact sur sa concentration, malgré le fait que ce duel était disputé sur le Margaret Court Arena, qui est muni d'un toit rétractable, et Shapovalov n'a pas été l'ombre de lui-même au cours de ce match, commettant 62 fautes directes dans un duel de 3 heures et 13 minutes, s'inclinant par le pointage de 3-6, 7-6(7), 1-6 et 6-7(3).

À l'inverse de Shapovalov, Félix Auger-Aliassime avait connu des difficultés à la Coupe ATP, s'inclinant en deux manches consécutives devant John Millman, Jan-Lennard Struff et Dusan Lajovic. Cependant, il s'était bien repris la semaine suivante à Adélaïde avec des victoires convaincantes devant les Australiens James Duckworth et Alex Bolt, avant du disputer un match exceptionnel, malgré la défaite, contre le Russe Andrey Rublev dans un duel de 2 heures et 59 minutes. Rublev allait éventuellement remporter le tournoi le lendemain.

Au premier tour à Melbourne, Auger-Aliassime se mesurait à un joueur qualifié, soit Ernests Gulbis de la Lettonie. Ancien top 10 mondial, Gulbis ne représentait pas un défi facile pour le Québécois de 19 ans. Tout comme Shapovalov, FAA a éprouvé des difficultés contre un adversaire à sa portée, offrant 15 balles de bris au vétéran de 31 ans, tout en ne remportant que 46% des points sur sa deuxième balle. Auger-Aliassime a eu l'occasion de servir pour la première manche à *5-4, mais il est passé à côté de son moment, perdant les trois derniers jeux de la manche pour l'échapper au compte de 5-7. Malgré qu'il a été en mesure de rebondir pour enlever la deuxième manche 6-4, le jeune canadien a connu un bris d'égalité difficile en troisième manche, tirant rapidement de l'arrière *1-5. La troisième manche est allée à Gulbis quelques instants plus tard par le pointage de 7-6(4) et Félix n'a pas été en mesure de renverser la vapeur, s'inclinant 4-6 en quatrième manche au terme d'un duel de 3 heures et 35 minutes.

De son côté, Vasek Pospisil profitait également d'un tirage au sort favorable alors qu'il croisait le fer avec un vétéran de 40 ans, le Croate Ivo Karlovic. Suite à des victoires contre Karen Khachanov, Fabio Fognini, Diego Schwartzman et Reilly Opelka, pour ne nommer que celles-ci, dans les derniers mois de la dernière saison, les espoirs étaient permis afin qu'il connaisse un beau parcours à Melbourne. Si on se fie aux statistiques, puisque je n'ai pas été en mesure de regarder le match, Pospisil a disputé un excellent match, réalisant 49 coups gagnants contre seulement 18 fautes directes. Il a même réalisé un as de plus que son adversaire, pourtant reconnu pour récolter les as à profusion. Malgré tout, il a remporté 15 points de moins que son adversaire et il s'est incliné en trois manches consécutives de 6-7(4), 4-6 et 5-7.

Également en lice en doubles en compagnie de son partenaire Hubert Hurkacz de la Pologne, Pospisil s'est incliné d'entrée de jeu devant les Britanniques Jamie Murray et Neal Skupski en deux manches identiques de 6-4. Champion en doubles à Wimbledon à 2014, le natif de la Colombie-Britannique n'a atteint les quarts de finale en Grand Chelem qu'à deux reprises en doubles depuis ce titre en compagnie de Jack Sock.


Parcours inespéré pour Milos Raonic


Depuis que Milos Raonic a atteint le troisième échelon sur l'échiquier mondial en novembre 2016, il est ralenti par des blessures à répétition qui enveniment sa carrière. Cette situation lui a encore causé des ennuis à la fin de la dernière saison, alors qu'il n'a joué que cinq matchs suite à son abandon après la deuxième manche lors de son match de deuxième tour devant Félix Auger-Aliassime à la Coupe Rogers à Montréal. Son début d'année n'était guère plus encourageant alors qu'il s'est incliné à son seul match avant ces Internationaux d'Australie, devant le Français Corentin Moutet à Doha au Qatar.


Cependant, il a bénéficié d'un peu de chance alors qu'il a hérité du statut de 32e tête de série suite au retrait de l'Australien Alex de Minaur, tandis qu'il se présentait à Melbourne en étant le 35e joueur mondial avec une présence en quarts de finale à défendre. Une autre bonne nouvelle attendait Raonic alors que, seulement quelques heures avant son match de premier tour, son adversaire, le Moldave Radu Albot, s'est retiré du tournoi. Ce désistement a permis à l'Italien Lorenzo Giustino, joueur repêché des qualifications, d'affronter le grand canadien d'entrée de jeu. Raonic n'a fait qu'une bouchée du 150e joueur mondial au cours d'une rencontre qui s'est échelonnée sur deux jours en raison d'un délai de pluie alors que Raonic n'était qu'à un seul jeu de la victoire. Finalement, le match n'a duré qu'une heure et 27 minutes et Raonic s'est imposé par le pointage de 6-2, 6-1 et 6-3, réalisant 40 coups gagnants, dont seulement 9 as, et convertissant 6 de ses 14 balles de bris.

Au deuxième tour, on était en droit de s'attendre à un match nettement plus serré alors que Raonic croisait le fer avec le joueur que se situe directement derrière lui au classement de l'ATP, le Chilien Cristian Garin. Or, il n'en était rien puisque le Canadien n'a eu besoin que de dix minutes supplémentaires pour avancer au troisième tour, indiquant la porte de sortie à son adverse par le pointage de 6-3, 6-4 et 6-2. Raonic a, encore une fois, été impérial en première balle, récoltant 19 as et remportant 36 points sur 39 avec son arme principale. Il n'a obtenu que quatre occasions de briser le service de Garin et, malgré qu'il manque souvent d'opportunisme en pareille situation, il a réalisé le bris de service à chaque occasion. Il a également été excellent en montant au filet, remportant 20 des 25 points en s'amenant vers l'avant du terrain.

Tout un défi attendait l'Ontarien pour son troisième match alors que nul autre que le plus récent champion des Finales de l'ATP et sixième joueur mondial, le Grec Stefanos Tsitsipas, était son adversaire. Ironiquement, alors que Tsitsipas est l'un des meilleurs joueurs au monde, il connaît des difficultés contre les joueurs canadiens comme en fait foi la statistique suivante prise avant le duel entre les deux hommes.

Malheureusement pour le Grec, la tendance s'est poursuivie alors que Raonic a disputé un match irréprochable, réussissant 19 as et 55 coups gagnants contre seulement une double faute et 32 fautes directes. Malgré le statut de Tsitsipas, Milos ne lui a pas concédé une seule balle de bris et il s'est imposé par le pointage de 7-5, 6-4 et 7-6(2) au terme d'un bris d'égalité impeccable en troisième manche, au cours duquel Raonic a réalisé deux as et trois coups gagnants en échange.

En ronde des 16, Raonic avait rendez-vous avec le Croate Marin Cilic, désormais 39e au classement mondial alors qu'il était 16e lors de la Coupe Rogers en août dernier. On peut affirmer sans se tromper que Raonic était en grande forme pour ce duel. Après un début de match ardu, principalement au service, jusqu'à 4-4 en première manche, le Canadien s'est mis en marche en remportant les cinq jeux suivants pour mettre la main sur la première manche au compte de 6-4 et mener 3-0* en deuxième manche. Au changement de côté, Cilic, qui avait eu besoin de cinq manches lors de ses deux matchs précédents contre Benoît Paire et Roberto Bautista Agut, a demandé un temps d'arrêt médical afin de recevoir des traitements.


Par la suite, Raonic a été en mesure de conserver son avance d'un bris afin d'enlever la deuxième manche au compte de 6-3 et prendre une avance de deux manche à zéro. Lors de la troisième manche, Milos a été incapable de convertir une avance de *0-40 à 1-1, puis une autre balle de bris à 4-4. Lors de jeu subséquent, Raonic s'est retrouvé dans l'eau chaude en offrant une avance de *15-40, et donc deux balles de manche, à Cilic, mais il a rapidement balayé ces occasions du revers de la main en réussissant trois as consécutifs afin de recoller à 5-5. Quelques instants plus tard, le Canadien a profité de trois fautes directes de son adversaire afin de briser son service et il a rapidement conclu le match grâce à son 35e ace de la rencontre pour s'imposer par le pointage de 6-4, 6-3 et 7-5.

Aussi incroyable que celà puisse paraître, Milos Raonic n'avait toujours pas vu son service être brisé après quatre matchs, annulant les sept balles de bris qu'il a concédé à ses adversaires, malgré le fait qu'il ait affronté trois membres du top 40 mondial. De plus, alors que Raonic est reconnu comme un joueur qui gagne ses matchs principalement à l'aide de son puissant service, il avait remporté ses quatre premiers matchs en trois manches consécutives, dont une seule au bris d'égalité, tout en récoltant 82 as au passage.

Cependant, en quarts de finale, une très lourde commande se dressait devant le Canadien alors que le septuple champion du tournoi, le Serbe Novak Djokovic, lui faisait face. Malheureusement pour Raonic, il a disputé son pire match de la quinzaine, indépendamment que la qualité de jeu de son adversaire. Sa première manche a été particulièrement difficile et elle a donné le ton à la rencontre, alors que Raonic a effectué quatre doubles fautes, remporté seulement 68% des points en première balle et offert neuf balles de bris à l'ancien numéro 1 mondial.


Après une première manche perdue par le pointage de 4-6, Raonic a mieux joué à la manche suivante, réussissant 14 coups gagnants contre 13 fautes directes, tout en ne commettant aucune double faute. Cependant, il a offert trois balles de bris à Djokovic à 1-1 et le Serbe a capitalisé sur la dernière occasion afin d'enlever la deuxième manche par le pointage de 6-3. En troisième manche, Raonic est parvenu à effacer quatre balles de bris à 5-5 afin de forcer la tenue d'un bris d'égalité, que Djokovic a survolé par le pointage de 7 à 1.

Malgré que cette rencontre ait durée 30 minutes de plus que le match contre Cilic, Raonic a fini le match avec seulement 18 aces, soit la moitié de ce qu'il avait fait 48 heures plus tôt. Avant le début du tournoi, Tennis Canada s'était engagé à remettre 100$ afin de reconstruire les forêts australiennes pour chaque as réussi par un joueur canadien aux Internationaux d'Australie. Les 100 as réussis par Milos Raonic ont donc permis de récolter 10,000$ pour la bonne cause.


Malgré qu'il a égalé sa performance de 2019, cette poussée jusqu'en quarts de finale lui permettra de grimper de trois positions jusqu'au 32e rang mondial lors de la prochaine parution du classement lundi.


Dabrowski est toujours à la recherche d'un premier titre en doubles femmes


Gabriela Dabrowski est reconnu comme l'une des meilleures joueuses de doubles au monde depuis plusieurs années, mais il manquait toujours un exploit à sa carrière bien remplie. En effet, malgré qu'elle ait remporté deux titres en doubles mixte, à Roland-Garros en 2017 et aux Internationaux d'Australie en 2018, Dabrowski était toujours en quête d'un premier titre du Grand Chelem chez les dames.


Maintenant séparée de la Chinoise Yifan Xu, sa partenaire des dernières années, la native d'Ottawa prenait part au premier tournoi du Grand Chelem de la saison en compagnie de la Lettone Jelena Ostapenko. Après avoir respectivement vaincu Maria Sakkari et Alja Tomljanovic, Asia Muhammad et Sabrina Santamaria, ainsi Hayley Carter et Luisa Stefani lors des trois premiers tours, Dabrowski et Ostapenko, qui étaient les sixièmes têtes de série du tournoi, ont vu leur parcours prendre fin en quarts de finale devant les quatrièmes favorites, les Tchèques Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova, par le pointage de 6-3, 2-6 et 3-6.

Également en lice en doubles mixte, en compagnie du Finlandais Henri Kontinen, les troisièmes favoris sont parvenus à éliminer les expérimentés Latisha Chan et Ivan Dodig en quarts de finale avant d'être arrêtés en demi-finales devant Krejcikova et le Croate Nikola Mektic par le pointage de 10-5 au super bris d'égalité.

Également en action en doubles femmes, Sharon Fichman et sa partenaire, la Suèdoise Cornelia Lister, ont laissé filer une avance de 5-1* en première manche avant de s'incliner 6-7(4), 2-6 devant les Australiennes Jaimee Fourlis et Arina Rodionova.


Mélodie Collard et Jada Bui étaient en action chez les juniors


Du côté des tournois juniors, aucun jeune homme canadien ne prenait part aux Internationaux d'Australie, mais Mélodie Collard et Jada Bui était en action du côté féminin. Alors que Collard, 10e favorite, a vu son tournoi prendre fin au deuxième tour devant la Française Aubane Droguet, Bui s'est inclinée d'entrée de jeu devant l'Allemande Alexandra Vekic. Réunies en doubles, Collard et Bui ont été arrêtées dès leur premier match par la paire composée de la Chinoise Zhuoxuan Bai et la Taïwanaise Ya Yi Yang.


Bref, le premier tournoi majeur de la saison s'est déroulé en dents de scie pour les représentants canadiens, mais Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime ont plusieurs mois devant eux afin de rectifier ces contre-performances.


Crédit photo: Zimbio

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