Bianca Andreescu remporte le titre à la maison dans une finale écourtée

Les attentes à l'endroit de Bianca Andreescu étaient certainement modérées de la part des partisans canadiens au moment où elle s'est présentée à Toronto afin d'y disputer la Coupe Rogers. La raison était fort simple : elle n'avait joué qu'un seul match depuis l'Open de Miami en mars, soit sa rencontre de premier tour à Roland-Garros contre la Tchèque Marie Bouzkova.

Elle était certainement rouillée par son manque de matchs et peu de gens la voyait se rendre loin. Mais, comme elle l'a fait si souvent cette saison, Bianca a réussi à nous faire mentir de la plus brillante des façons. De plus, son tirage au sort était loin d'être de tout repos.

Dès le premier tour, l'Ontarienne de 19 ans devait se mesurer à celle qui a été la meilleure canadienne durant plusieurs années, sa compatriote Eugenie Bouchard. Après une manche en dents de scie, au cours de laquelle elle a été brisée d'entrée de jeu, afin de retrouver ses repères, Andreescu s'est mise en marche afin d'aller chercher la victoire avec un 6-4 en troisième manche.

Au tour suivant, Andreescu aurait dû affronter la 12e favorite, l'Allemande Angelique Kerber, dans une reprise de la finale d'Indian Wells, mais elle s'est fait surprendre par la Russe Daria Kasatkina 0-6, 6-2, 6-4. Bibi a eu le dernier mot après une bataille de 2 heures et 39 minutes par le pointage de 5-7, 6-2, 7-5.

Puis, au troisième tour, Andreescu avait une lourde commande sur les bras alors qu'elle devait affronter la 5e joueuse sur l'échiquier mondial, la Néerlandaise Kiki Bertens. Après un délai de pluie d'environ une heure tôt en première manche, Andreescu a survolé la manche initiale qu'elle a remportée par le pointage de 6 à 1. Bertens est revenue en force en deuxième manche et les deux joueuses nous ont offert du jeu de haut niveau, amenant la manche jusqu'au bris d'égalité. Andreescu avait bien amorcée ce jeu décisif, prenant les devants 5-2*, mais la Néerlandaise est revenue de l'arrière afin de l'emporter 7-6(7) et forcer une manche ultime. Andreescu a rapidement pris une avance de 4-1* en troisième manche, mais Bertens est de nouveau revenue de l'arrière pour recoller à 4-4. Bianca est parvenue à conserver son service pour prendre les devants 5-4* et elle a profité d'une double faute de Bertens sur sa quatrième balle de match pour l'emporter 6-1, 6-7(7), 6-4.

Le défi qui se présentait devant Andreescu n'était pas plus aisé en quarts de finale, alors que la grande tchèque Karolina Pliskova, 3e joueuse mondiale, se dressait sur son chemin. La coqueluche du tennis canadien nous a offert du hockey inspiré et sans failles en première manche, qu'elle a étonnament survolée par le pointage de 6-0. Un bagel contre la troisième joueuse au monde, rien de moins! Comme il fallait s'y attendre, Pliskova est revenue en force en deuxième manche et elle a démontrée pourquoi elle est la gagnante de 14 titres en simple sur le circuit de la WTA, remportant celle-ci par le pointage de 6 à 2. Andreescu a entrepris la manche ultime du mauvais pied, mais elle a réussi à puiser au plus profond de son réservoir à essence afin de sauver trois balles de bris dès son premier jeu au service. Les deux protagonistes sont parvenues à conserver leur service jusqu'à ce que Bianca parvienne à briser Pliskova pour prendre les devants *5-4. Elle a ensuite conclu le match en conservant son service à 0 afin d'avancer dans la carré d'as.

Le lendemain, pendant que la pluie s'abattait sur Montréal, Andreescu et l'Américaine Sofia Kenin croisait le fer à Toronto. La première manche a été sans histoires jusqu'à 4-4. Bibi a alors dû effacer un retard de 15-40 sur sa partie au service pour éventuellement prendre les devants 5-4*. Elle est ensuite parvenue à concrétiser sa première balle manche sur le jeu suivant pour s'emparer de la première manche par le pointage de 6 à 4. En deuxième manche, Andreescu est parvenue à briser le service et à prendre les devants 5-2*. Alors qu'elle servait pour le match à *5-3, Bianca a raté sa mission, étant brisée en n'ayant remporté qu'un seul point. Elle a ensuite obtenu deux balles de match à 6-5* sur le service de Kenin, mais elle a perdu les deux points suite à de longs échanges. Elle est finalement parvenue à concrétiser sa cinquième balle de match afin de s'imposer 6-4, 7-6(5) et atteindre la finale à la maison.

En finale, Andreescu avait l'honneur d'affronter la gagnante de 23 titres du grand chelem, nulle autre que Serena Williams. Nous étions en droit de s'attendre à un grand match sur le court central à Toronto entre l'une des meilleures joueuses de l'histoire du tennis féminin et la révélation de l'année sur le circuit de la WTA. Après avoir ratée une chance de briser le service de Williams d'entrée de jeu, Andreescu s'est reprise à sa deuxième occasion à 1-1, gracieuseté d'une double faute de Williams. Bianca a ensuite confirmé son bris avec un solide jeu au service, mais l'Américaine a retraité vers son siège et elle a demandé un temps mort médical. Quelques instants plus tard, Williams, en pleurs, déclarait forfait en raison de spasmes au dos, offrant la victoire et le titre à la favorite de la foule.

Le moment fort de cet abandon prématuré n'a pas été la victoire d'Andreescu, mais le fait que cette dernière est allée consoler sa rivale après son abandon, un geste, que Williams a tenu à féliciter durant sa conférence de presse, qui fait et qui fera assurément le tour du monde.

Avec ce titre, Andreescu montera de la 27e à la 14e place au classement mondial de la WTA. Cela devrait lui permettre d'être parmi les 16 premières têtes de série au US Open et ainsi éviter les joueuses mieux classées qu'elle en première semaine.

Par la même occasion, Andreescu a confirmé qu'elle se retirait du tournoi de Cincinnati afin d'être prête physiquement pour Flushing Meadows.

Crédit photo: The Star